DONUT DISTURB

Donut's party
vendredi 16 novembre / Delkographik / Rennes

Je t’attendrai au coin de la rue. Les Bains Douche. A côté de chez Moustache. J’aurai ma casquette colorée. Arc en ciel. Toi, tu auras la fluo. Ou mieux, ton bonnet rouge. A pompon. Quand tu me fais penser à un bonhomme de neige, mais vivant. Tu viendras à 13h30 précises. J’aurai peu de temps. Le premier arrivé guette l’autre.
Tu n’es pas arrivé à l’heure.
Finalement, j’ai pris mon temps. Et aussi sur le mien.
Mais tu avais le bonnet rouge. Tu m’as fait voir les photos. Assis près de moi dans le coffre du camion. L’air était frais. De saison. Et fais le compte rendu. Il y avait peu de photos mais l’une d’elle était ta préférée.
Ça n’était pas facile. Il y avait du monde. Beaucoup de monde. Il avait une queue énorme. J’avais jamais vu ça. Elle était pleine de lui. Implosante. Elle savait que c’était trop gros. Que ça ne tiendrait pas. Si encore elle avait été de la taille d’un donut. De ceux que l’on récupérait au bar plus muscadet. Mais là, non, impossible. Ou alors étalé, sur plusieurs jours.
Attends, calme toi, de quoi tu parles?
Elle était démesurée. Je n’en avais jamais vu de si grosse. Monumentale. Elle ne serait jamais entrée entièrement. Un va et vient, mais toujours elle ressortait.
Mais qui ressortait?
La queue. Elle ressortait. Il y avait trop de monde. Et puis elle poussait à nouveau. Autant qu’elle pouvait. Jamais toute à la fois. Un manque de place. Inadéquat.
Je me roule une cigarette. Lui en offre une. Mourir ensemble.
Pendant un moment, j’ai cru que...
On ne t’a pas dit que fumer tuait?
Si, mais là, vraiment, je ne comprends rien à ton histoire.
Et il reprend.
La fille portait une robe. Une robe de donuts. Regarde... Et là, regarde...
Oui. Une robe de donuts.
Et sur le mur. Des tonnes de donuts. La queue était tellement grosse. Il y en avait partout. Partout sur les murs. Et puis par terre aussi. Jamais vu ça. Et sur la robe de la fille. Des centaines. A bout portant. Tu te rends compte?
Putain, il y a des fois où je me dis qu’on devrait faire l’inverse. Que je devrais y aller moi-même. Me rendre compte par moi-même.
Et moi, je ferais quoi?
Je ne sais pas... Toi, tu pourrais louer une cassette...
Attends, t’as qu’à le faire tout seul ton blog, pédé!

Baby boy frankie bono